Vous êtes du genre à reporter ? À remettre sans cesse ce que vous avez à faire au lendemain. A botter en touche dès qu’une situation inconfortable vous oblige à faire un effort ?
Vous espérez que le jour d’après vous sera plus favorable. Vous serez plus inspiré, plus performant, plus en phase avec la tâche en question ?
Vous expliquez, à qui veut l’entendre, qu’aujourd’hui, ce n’est pas le bon moment pour débuter un nouveau projet. Bref, vous procrastinez.
Pourtant rien de fatal. Procrastiner n’est pas une maladie, mais un état d’esprit.
DU BON STRESS ?
Pourquoi attendons-nous toujours le dernier moment pour réaliser des actions qui sont pourtant parfois essentielles à notre vie ?
À une époque, mon ancien MOI, celui qui ne s’écoutait pas, vous aurait affirmé que cette manière de procéder faisait apparaître du « bon stress » capable de décupler ma productivité et mon efficience.
J’y ai longtemps cru, jusqu’à ce que je me rende compte que cette réponse optimiste ne prenait pas en compte les dégâts collatéraux qu’engendre le fait de toujours fonctionner à flux tendu.
Mon corps, lui, me le fait encore souvent remarquer. Le stress et l’anxiété vont de pair avec la procrastination. Et ce n’est pas sans danger.
POURQUOI PROCRASTINONS-NOUS ?
Il existe beaucoup de raisons pour un mot si difficile à prononcer !
– Se donner l’illusion de la liberté de pouvoir différer l’exécution d’une tâche
– Transcender les interdits qui balisent une contrainte (comme un devoir ou un rapport à rendre au travail).
– Éviter la peur de se retrouver dans une situation inconfortable
– Espérer que la « dite tâche » disparaîtra ou se transformera en quelque chose de plus agréable les jours d’après…
– La peur de mal faire, d’échouer, ou pire la faute à un perfectionnisme bloquant
CE QUI SE PASSE REELLEMENT
La procrastination est, malgré les apparences, une attitude très difficile à supporter.
De l’extérieur, cela véhicule une image de « je-m’en-foutiste », un manque de considération pour soi et les autres. Procrastiner signifie l’idée de ne pas être fiable, ne pas tenir ses engagements. Un manque d’implication, une inaction non valorisante.
De l’intérieur, cette attitude est un puissant poison qui dégrade notre estime de soi. Notre voix intérieure nous titille : « Ce n’est pas bien… ». Nos pensées nous assaillent.
Nous culpabilisons. Nous nous sentons nuls et incapables de tenir le chemin que l’on s’est fixé. C’est une déchirure qui nous paralyse et nous renvoie à notre incapacité à nous mettre en marche.
COMMENT PASSER LE CAP ?
Tout d’abord, se demander si l’action que nous avons du mal à faire est issue de l’attente des autres, de la société ou est ce qu’elle provient d’une réelle envie de notre part ?
Si l’action est une attente extérieure, elle n’est peut-être pas alignée avec la nôtre.
La raison de l’inaction est alors flagrante.
Si l’action demandée est issue de ma propre attente : « Je veux réellement et profondément réaliser cette démarche, mais je n’y arrive pas », alors le problème est tout autre. Le blocage vient de notre incapacité à trouver assez de plaisir et d’épanouissement dans sa réalisation.
Pour réaliser une tâche qui nous rechigne, il faut y associer un motif de satisfaction assez fort.
Si derrière une action inconfortable, je perçois un potentiel bénéfice puissant, alors je passerai à l’action.
Ce bénéfice peut être matériel (une rémunération), intellectuel (prise de conscience de la somme de travail fourni), physique (l’image de mes abdos dans le miroir).
Il est également nécessaire que l’action se fasse dans un laps de temps court pour ne pas laisser notre cerveau vagabonder et construire l’idée que l’on a le temps !
Plus le timing est serré, plus notre cerveau va se concentrer sur la tâche et, pour ce faire, va entrer dans un état de flow. Cet état où l’on est tellement concentré sur son action que l’on en oublie l’heure !
Le plaisir de faire est lié à cet état de flow.
Ne plus procrastiner nécessite donc de trouver du plaisir à faire l’action, et de la réaliser dans un cadre précis, quantifiable et timé.
Il convient alors de formaliser le moment précis de sa mise en œuvre (agenda, planning) en ayant en tête que sa réalisation va nous permettre d’évacuer une grande partie de notre charge mentale.
Celle-ci réalisée, nous serons satisfaits, déchargés d’un poids et au final à la fois soulager et (un peu) fier d’avoir su passer cette étape.
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