Discuter avec des inconnus vous semble une épreuve insurmontable ? Vous détestez les séminaires et fuyez les cocktails ? Vous souhaitez développer votre réseau, mais n’osez pas prendre d’initiative ? Je vous propose un kit de survie tiré du livre de Devora Zack (1).
Construire et fortifier son réseau professionnel et personnel peut vite devenir un travail à temps plein.
Si comme moi, vous aimez optimiser votre temps, ou plutôt, ne pas en perdre, cet exercice peut vite devenir insupportable.
Est-il politiquement correct (ça se dit encore ?) d’avouer ce manque d’envie d’engagement envers de parfaits inconnus, ou des personnes qui ne nous inspirent pas toujours ? Surement au vu des répercussions causées par la police des algorithmes qui nous sanctionnent dès que nous ne postons pas notre quota de reel, post, carrousel, story journalier ou si nos publications ne génèrent pas assez de commentaires, réactions, engagements de la part de nos followers.
Cependant, si nous voulons « exister » sur les réseaux sociaux, développer une communauté afin de susciter de l’intérêt pour nos réalisations, notre travail, nous y sommes obligés.
De la même façon, si nous voulons avoir une vie socio-professionnelle susceptible de répondre à une certaine norme, nous y sommes contraints.
Avouez-le. Vous avez sans doute participé au barnum des vœux de début d’année. Vous irez sans nul doute à ce repas de service et à cette réunion de fin de soirée, même si vous préféreriez voir vos vrais amis, aller à votre cours de pilate où tout simplement rentrer chez vous et chiller devant une série Netflix.
Bref, nous sommes parfois obligés de nous conformer à cet exercice. Je vous propose, ici, un kit de survie qui va vous permettre d’optimiser ces moments d’inconfort et faire en sorte qu’ils vous apportent, à coup sûr, le pourquoi vous vous y soumettez.
Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque vient le moment de socialiser ?
À l’annonce d’une sortie réseautage, notre cerveau, qui a tendance à voir tout en noir, va d’abord dérouler son film catastrophe préférée :
“Pour réseauter, je vais devoir bavarder, raconter ma vie, parler à des inconnus… Tout ce que je déteste ! Je ne vais pas savoir quoi dire, je vais encore faire tapisserie, ils vont me trouver insignifiant, ils vont même pas me calculer et j’aurais loupé ma série !”.
Heureusement, il existe une astuce pour empêcher ce monologue intérieur post-apocalyptique de saboter la soirée.
Comment changer de paradigme ?
Vous est-il déjà arrivé d’avoir envie de changer le cadre d’une de vos toiles et de vous rendre compte que ce dernier sublime votre tableau ?
Il en est de même de nos actions. Nous avançons dans la vie avec un cadre poussiéreux de pensées héritées de nos expériences passées. En abordant la réalité avec un cadre de pensées tout beau tout neuf, nous allons changer notre approche des personnes et des événements.
Tentons l’expérience et changeons de point de vue :
“Le réseautage m’ennuie, on ne fait que blablater de choses superficielles.”
=> “Le réseautage est une occasion pour moi d’établir des relations authentiques avec de nouvelles personnes de mon choix”.
“ Je vais devoir raconter ma vie à des inconnus.”
=> “ Je vais prendre le temps de questionner et d’écouter les personnes que j’ai repérées comme intéressantes”.
“ Toute cette soirée à bavarder en continu ! Je suis déjà fatigué d’avance !”
=> “Je sors plus tôt du boulot pour me reposer avant la soirée. Et je resterai jusqu’à 21 h maximum pour bien profiter des échanges. Après, je rentre chez moi pour me plonger dans mon canapé et mon roman préféré.”
Vous voyez l’idée?
Conseils opérationnels pour nous préparer au mieux à toute situation de réseautage.
Même si vous avez de belles compétences pour élargir votre réseau, il va falloir tout de même vous mettre quelques petits coups de pied au popotin pour vous bouger.
Soyons réaliste ! Mariner dans un bain de foule tout en vous gavant de petits fours n’est pas vraiment dans votre nature.
Sauf que cette situation en rappelle une autre. Dites vous qu’une soirée réseau, c’est comme pour aller à la gym. Au début, vous y allez à contrecœur, mais, après avoir fait l’effort, vous vous sentirez heureux d’être passé à l’acte.
« La Vie n’est autre qu’un réseautage perpétuel. Mieux vaut donc savoir communiquer tout en respectant ce que nous sommes profondément. C’est un gage d’épanouissement et de bien-être ».
Quelques principes pour optimiser votre réseautage.
1. Avant l’événement :
• Prenez le temps de réfléchir à l’intérêt que vous avez de participer à cet événement précisément.
• Inscrivez-vous à l’avance et communiquez sur votre participation (ceci pour ne pas vous défiler au dernier moment),
• Préparez une tenue dans laquelle vous êtes à l’aise et où vous vous trouvez à votre avantage,
• Cessez tôt le travail afin de prendre 30 minutes rien que pour vous avant de vous jeter à l’eau,
• Arrivez tôt au tout début de l’événement. Vous serez en forme et pourrez plus facilement engager la conversation avec les quelques personnes présentes. N’arrivez jamais en retard ! Prenez le temps de réfléchir à l’intérêt que vous avez de participer a tel événement,
• Donnez un coup de main pour préparer la salle. Cela sera l’occasion de réseauter l’air de rien en ayant un rôle bien défini,
• Allez-y avec un ami, c’est toujours plus sympa à deux!
• Précisez vos objectifs : par exemple, faire la connaissance de 2 personnes minimum.
2. Pendant l’événement :
• Lisez les badges à l’entrée. Pour repérer des personnes que vous connaissez déjà, faire un tour d’horizon du profil des personnes présentes,
• Tenez-vous près du buffet. C’est une astuce pour pouvoir vous lancer dans des “small talks” relatifs aux spécialités servies : “connaissez-vous ce fromage ? Ce buffet est splendide etc… “,
• Examinez la salle et les participants discrètement. Puis, repérez les personnes que vous aimeriez aborder pour une raison ou une autre,
• Joignez-vous à une file d’attente : conversez avec vos voisins de file et quand vous êtes servi, vous pouvez naturellement mettre fin à la conversation en échangeant vos cartes de visite. (Une question toute simple que vous pouvez poser : “Qu’est-ce qui vous a amené dans cette soirée ?”),
• Soyez accessible : souriez ! ,
• Remarquez l’insolite : les gens aiment parfois porter des accessoires originaux pour se démarquer. Complimentez-les…
• Vous ne savez pas de quoi parler ? Ce n’est pas grave parce que vous allez vous intéresser aux gens en leur posant des questions judicieuses (ils adorent ça !) : “Quel travail faites-vous ?Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre job ? Vous avez des projets pour les vacances ?” ,
• Vous aimez protéger votre vie privée. Pour ne pas être mis dans l’embarras, décidez à l’avance de ce que vous serez prêt à dévoiler sur vous-même.
• Prévoyez des pauses pour recharger vos propres batteries : sortez pour respirer, aller faire un petit tour pour vous détendre.
• Éclipsez-vous de temps à autre pour prendre des notes sur les cartes de visite (nom, date et lieu de rencontre, détail perso, une phrase sur le sujet de conversation, suivi à envisager).
• Apprenez à mettre poliment fin à une conversation et ne piégez pas les gens dans des entretiens trop longs (ils sont là aussi pour réseauter) : “J’ai beaucoup aimé faire votre connaissance, je me suis promis de faire le tour des invités, je dois vous laisser; vous voulez sans doute parler à d’autres invités, je ne veux pas vous accaparer”…
• Sachez quand partir : quittez les lieux avant d’être épuisé et après avoir atteint vos objectifs, si vous restez alors que vous n’êtes plus alerte, vous ferez mauvaise impression.
3. Après l’événement :
Faites le point sur les résultats obtenus. Rappelez-vous que vos objectifs doivent-être positifs, contrôlables, accessibles avec des efforts, mesurables, écologiques et respectueux de nos valeurs.
Ces derniers doivent être en mesure de développer votre réseau en se fixant des résultats concrets à atteindre.
Personnellement, je pense qu’il est important d’envisager l’élargissement de son réseau comme une opportunité de tisser des liens plus qualitatifs avec les autres. Atteindre la barre des 10K amis sur les réseaux sociaux n’a, en soi, aucun sens.
Soyez vous-même, ne vous grimez pas en quelqu’un que vous n’êtes pas. Prenez le temps de réfléchir avant de parler, de préparer avant d’agir.
Enfin, privilégiez la qualité des relations à la quantité et autorisez-vous des temps de ressourcement, vous n’êtes pas une machine. Réseauter, c’est avant tout rencontrer l’autre. Alors prenez le temps de le faire dans de bonnes conditions.
Source : Cultiver son réseau quand on déteste réseauter – février 2011 – Devora Zack (Auteur)